Le promeneur et le chien…
Au milieu du XXe siècle, André Kostolany distinguait, par une métaphore intéressante, le fondamental économique (le promeneur), de la spéculation boursière (le chien). Ils suivent le même chemin, mais le chien s’égare autour du promeneur dans des détours souvent sans importance. Une version actualisée du « promeneur et du chien » pourrait séparer d’une part les événements structurels et fondamentaux de l’économie (le promeneur), et d’autre part les événements conjoncturels s’apparentant à la spéculation (le chien).
Selon nous, il resterait deux éléments majeurs et puissants guidant la trajectoire de notre promeneur : le vieillissement des populations des pays développés et la sociologie du rapport au travail, dans un environnement d’innovation technologique permanente.
L’observation de la période 2008 à 2020 nous a apporté la preuve que ces deux « drivers » sont fortement déflationnistes ; au point même de faire entrer les taux en territoire négatif.
Les effets de la politique Covid, génératrice de liquidités à foison, ont été si puissants qu’ils s’apparentent à un phénomène structurel. Mais nous constaterons dans le temps que ce n’était qu’un détour du chien. Les taux sont donc brutalement montés, mais nous pensons qu’ils reprendront à court ou moyen terme la trajectoire du promeneur.
De manière opportuniste, un arbitrage significatif s’impose dans l’allocation de nos actifs : alléger les actions au profit de produits de taux, et notamment les obligations qui se valoriseront quand les taux baisseront… Et ils baisseront.