Retraite, ou le paradoxe de la longue vie

La question des retraites en France est ancrée dans son histoire.

Depuis la création du système de Sécurité sociale en 1945, le politique a cherché à garantir des pensions dignes pour ses citoyens. À cette époque, l’espérance de vie était de 65 ans, il a donc été prévu un âge légal de départ à 65 ans, comme si être à la retraite relevait d’un accident de longue vie. La retraite est donc perçue comme une assurance pour se prémunir de la chance de vivre plus longtemps !

En prolongeant cette logique, l’espérance de vie étant de 83 ans aujourd’hui, l’âge de départ à la retraite devrait être fixé à 83 ans… Absurde, bien sûr ! Alors l’épargne individuelle est l’unique solution susceptible de complémenter mathématiquement les vingt ans qui séparent l’âge du départ à la retraite de notre espérance de vie. Une retraite par capitalisation qui ne pourrait pas assumer son nom, dans un système français attaché à ses valeurs de solidarité intergénérationnelle.

Les Français qui le peuvent n’ont d’ailleurs pas attendu pour opérer. La motivation de se protéger de la longue vie n’est certainement pas étrangère au fait qu’ils sont les champions du monde de l’épargne, avec près de 17 % de leurs revenus.

Le politique, conscient également de cet état des lieux, améliore régulièrement les dispositifs fléchés en direction de la retraite, comme le Plan d’Épargne Retraite dans la loi Pacte de 2019.