Défiscalisation : la fin d’une époque

En matière de placement, il n’y a pas d’inefficience ! Qu’entend-on par là ? Tout simplement que les marchés (offre et demande) corrigent en permanence le couple rendement/risque dessinant ainsi une frontière. Toute solution de placement qui se situerait en dessous serait forcément abandonnée par les épargnants. Trop de risques en contrepartie d’un espoir de rendement limité.

C’est dans ce contexte que sont nées les niches fiscales. Le législateur souhaite contrarier le couple rendement/risque de certains secteurs, afin de le ramener sur la frontière d’efficience au moyen d’un bénéfice fiscal.

Historiquement, certains secteurs d’activité ou certaines zones géographiques ont donc pu bénéficier d’un « fléchage » fiscal : les ex-DOM-TOM, la Corse, le cinéma, la pêche, les PME, l’immobilier neuf, les monuments historiques, la forêt…

Au fil des années, le législateur a dû faire face à une autre réalité : le budget de l’État. Ce dernier ne peut désormais plus se permettre de maintenir sa politique d’incitations fiscales. Le cadre est de plus en plus contraint : certaines niches fiscales ont disparu quand le taux de réduction des autres a diminué, le tout devant respecter un plafonnement global.

La conclusion est sans appel : les dispositifs ne suffisent plus à orienter l’épargne des contribuables vers ce type d’investissements. Épargnants, passez votre chemin !

Seul le sujet impérieux de la retraite mérite le détour avec le PER : ce système par capitalisation à la française vient soutenir un système par répartition mis à mal par un ratio actifs/inactifs décroissant.